Interview Personnalités

Julien Parrou

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Julien Parrou
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L’agence PERTINENS vous présente : les Interviews Personnalités ! Deux fois par mois, on vous propose de découvrir avec nous des personnalités qui nous inspirent au travers d’une Interview inédite. Dans cette nouvelle Interview, on accueille Julien Parrou-Duboscq, co-fondateur d’Héméra et CEO d’Actiplay. Il nous parle de son quotidien en tant qu’entrepreneur, de l’émergence d’Héméra mais aussi et surtout de son regard sur le monde de la startup à Bordeaux 😉

Co-fondateur d’Héméra et CEO d’Actiplay, comment fais-tu pour te partager entre ces deux entités de marque ? On imagine la charge de travail que cela peut être, peux-tu nous en dire plus sur ton quotidien d’entrepreneur ?

Avant toute chose, je vous remercie de réaliser avec moi cet échange, j’en suis très honoré et aussi heureux car j’adore partager mes expériences et recueillir celles des autres sur l’entrepreneuriat.  

Pour revenir à ta question, tout repose sur une équipe : sans elle on ne fait rien, que ce soit chez Héméra ou Actiplay. C’est la participation de chacun qui fait que l’on arrive ensemble à nous dépasser.  

A titre personnel, et pour être très concret, je vais te partager 4 règles que j’essaie d’appliquer (attention, je n’y arrive pas bien, mais j’essaie !)

1. Il faut arrêter de vouloir atteindre la perfection, elle paralyse et … de toute façon j’en serais incapable (RIRE).

2. Il faut se mettre dans une certaine urgence. Pour mes projets importants et longs à réaliser, je les découpe avec des dates limites proches, plus faciles à atteindre.  

3. Je mise toujours sur mes heures de « productivité » : le matin par exemple, car plus la journée avance, dans mon cas, moins je suis concentré et efficace. Le cerveau range les infos la nuit, donc au réveil on a les idées claires. Je démarre donc tôt sur du concret, et finit en général avec du créatif.

4. Je termine toujours une journée en me demandant le temps que j’ai passé à telle ou telle chose : le lendemain, c’est plus clair et j’essaie de faire mieux.  

Une ancienne usine de distillerie réaménagée en espace de co-working rue Fondaudège, un autre projet abouti place Ravezies… Vous vous engagez sur des projets de 1000m2, on n’arrête pas de parler du succès d’Héméra. Comment tes co-fondateurs et toi avez eu une idée aussi magique à l’époque ?

Au départ Benoit et moi avions fondé une association 1901 « Bordeaux Entrepreneurs » pour les jeunes entrepreneurs. Partie de rien, l’asso a très vite occupé une place que je crois utile dans l’écosystème entrepreneurial bordelais, auprès de jeunes structures.

Nous avons ensuite voulu professionnaliser cette démarche et nous donner les moyens d’accompagner plus loin les porteurs de projets. L’idée était de favoriser les échanges entre les start-up de Bordeaux et ses environs, de monter un espace pour accueillir les porteurs de projets, leur permettre de se rencontrer et de partager leurs expériences.  

J’ai donc cherché un lieu unique, permettant de créer cet espace nouveau à Bordeaux. Lorsque j’ai trouvé la Halle, encore brute, l’odeur de l’anis et de grosses machines embouteilleuses étaient toujours présentes... une sorte de symbole de l’économie à l’ancienne.  

hemera avant
HEMERA

Transformée en Héméra, la Halle devenait le concentré du changement des lieux et modes de travail. Un espace comme celui-ci, rue Fondaudège, procède de cette envie : un lieu ouvert à tous, sociétés naissantes comme établies.  

Nous proposons des espaces de travail partagés, mais pas que cela ! Nous avons en effet installé un café dans l’Atrium avec un service proposé sur le toit-terrasse (une des plus belles vues sur Bordeaux!)  

Avoir un café sur place, ce n’est pas uniquement car nous aimons prendre des verres. C’est un véritable facilitateur d’échanges. Notre grande fierté est de voir que les membres et visiteurs du site sont bien sur place, travaillent beaucoup mais dans de bonnes conditions et rencontrent peut-être un client impossible à contacter ailleurs ou même un futur associé, car pas mal de monde passe à la Halle depuis son ouverture.  

Nous avons voulu créer un lieu unique et iconique pour les entrepreneurs... et en créer d’autres !  

Notre projet est de transformer des lieux inattendus comme celui-ci, dans des emplacements de premier plan en Nouvelle Aquitaine.  

Puis de mettre ces lieux en réseau, pour faciliter le développement des membres et de chaque écosystème entrepreneurial sur place (leveurs de fonds, banques, fonds d’investissement, cabinets de conseils et naturellement toutes les sociétés qui pourront échanger entre elles)  

Tu veux un scoop ?  

Nous travaillons actuellement sur un projet… près de l’Océan 😊

Il sera peut-être bientôt possible de travailler chez Héméra à Bordeaux et de retrouver un poste dans un lieu Héméra situé à quelques centaines de mètres de la plage. En accès libre pour le même prix !
Inversement, les membres de la côte pourront venir en plein centre de Bordeaux, pour une journée ou assurer leurs rendez-vous !  

Héméra c’est aussi un moteur de start-up en pleine croissance… quels autres sujets t’animent et t’inspirent dans lesquels tu as envie de t’investir pour le dynamisme économique de Bordeaux ?

Je crois sincèrement que l’entrepreneuriat est une voie exceptionnelle pour se réaliser mais aussi pour changer sa propre condition sociale. Entreprendre aujourd’hui c’est une aventure unique pour devenir plus libre et à la fois être plus intégré à la société.

Dans l’entrepreneuriat, il faut donner sa chance, et lever les blocages, par exemple 10% des start-up sont gérées par des femmes, il faut que ça change !

Nous souhaitons bientôt proposer à des entrepreneurs sans réseau d’accéder à nos événements et nos ateliers. Je pense notamment aux personnes issues de quartiers difficiles ou bien des chômeurs de longue durée, ou encore des personnes exclues en raison de leurs orientations ou choix de vie.

Pour guider nos futurs projets en général, je me remémore une phrase que j’aime bien de George Bernard Shaw :  

“ Vous voyez les choses et vous dîtes : pourquoi ?  Moi, je rêve de choses qui n’ont jamais existé et je dis : pourquoi pas ? ”

On entend souvent que le fief des start-up et d’entreprises innovantes naît à la capitale. C’est vrai, mais ce qu’on ne dit pas assez c’est qu’il existe plus de 300 incubateurs de start-up et ils sont nombreux à être recensés à Bordeaux ! Peux-tu nous éclairer sur le marché de la start-up à Bordeaux ?

La vie dans la métropole est hyper dynamique et porteuse. On se retrouve donc avec beaucoup de monde, qui font parfois le choix d’habiter dans la région. Cette attractivité de la ville apporte de nouvelles occasions et accompagne la création de sociétés ex-nihilo. L’ensemble se nourrit, il n’y a plus besoin d’une grande entreprise pour tirer un écosystème, ça devient un cercle vertueux. Plus tu as d’entreprises dans la ville, plus il y en a qui se créent et se développent

 

Il y a des structures qui apportent de l’expertise et du soutien, des initiatives privées (corpo ou accélérateur) et publiques, qui relèvent de la CCI, de la Région, de Bordeaux Métropole et qui proposent beaucoup de services et accompagnements qui confortent les projets. Par exemple, je connais des entreprises qui se sont créées uniquement grâce à des évènements publics de la CCI de Bordeaux ou de Bordeaux Entrepreneurs.

En tant que digital native et entrepreneur visionnaire, c’est quoi, pour toi, le « Bordeaux place to be » de demain ?

Pour ceux qui me connaissent un peu, ils le savent, je suis un authentique amoureux de Bordeaux.
J’ai toujours adoré cette ville et ses habitants.

Ne rougissons pas de ce que nous sommes : on mange bien ici, on boit du bon vin et on rit (de soi aussi !) car on ne se sent pas le centre du monde.

Tout cela nous pouvons le retrouver dans les lieux de notre région. J’ai toujours cru en Bordeaux. Désormais je crois aussi fortement en des villes qui ont des environnements et des habitants aux cultures différentes : La Rochelle, Pau, Limoges, Agen, toute la Dordogne, tout le Pays Basque … Notre grande Région est riche de diversité et juste magnifique !

Monter un projet en s’associant à d’autres talents comme tu as pu faire avec Benoît Droulin et Grégory Lefort, c’est typiquement ce qu’ont fait Laurie et Clémence pour monter PERTINENS. Passer de PDG unique à associé puis à co-fondateur, on sait que c’est un vrai sujet. Notre écosystème et nos clients nous posent souvent la question à ce sujet : que faire ? Comment ? Avec qui ? Que leur répondrais-tu sur cette question de CHOIX très importante pour le succès d’un projet ?

C’est LA clé du succès en effet. Clairement il faut s’associer.

La première question qu’on se pose c’est « Je veux monter une boite mais JE ou ON monte la boite ? »  

 

J’ai monté ma première société seul. Le hic c’est que tu perds beaucoup de temps. D’abord tu n’as pas la capacité, seul, à confronter une idée, à la faire évoluer, à la disqualifier … Quand c’est ton associé avec qui tu partages, ça permet d’échanger et de confronter les idées.

Il y a aussi un sujet sur la charge de travail : à un moment, tu ne peux pas être partout !  S’associer à 2 ou 3 ou 4 c’est répartir les rôles. Chaque rôle doit en revanche être bien défini. Les décisions stratégiques doivent se partager puis chacun avance, dans son rôle avec son talent et son efficacité.

Au final tu démultiplies la force de travail et les compétences. Les risques d’investissement sont également partagés.

Un conseil que je donne quand les futurs entrepreneurs me posent cette question, c’est que quand on va se lancer sur un projet, il faut valider ensemble ce que l’on cherche respectivement à titre personnel. Dès le départ il faut définir jusqu’où on est prêt à aller … ou pas.  

Comme par exemple, prévoir aussi la question du développement ou du rachat. Si quelqu’un arrive demain et propose de racheter l’entreprise à 5M€, qu’est-ce qu’on fait ?  

Il faut songer que Microsoft avait proposé aux fondateurs de Google de leur racheter leur moteur de recherche vers leurs débuts pour 50 millions de dollars.

50 millions ! Alors que le projet était très récent.

On connait la suite, et heureusement que les deux fondateurs ont refusé (d’un point de vue financier mais aussi pour leur indépendance bien sûr !)  

Cette question de choix, de « ce que l’on veut vraiment » est hyper importante.

C’est finalement la vision de chacun de ce que doit être la réussite de l’entreprise. Un associé peut dire « pour moi, l’objectif c’est de gagner de l’argent, progresser toujours et évoluer, et pour cela je suis prêt(e) à bosser comme un fou ou une folle » alors qu’un autre peut dire « pour moi c’est de bien sécuriser le projet, donner du sens et prendre le temps »  

Il n’y a évidemment aucune vérité, mais je suis parfois surpris de voir des entrepreneurs dans une équipe, qui pensaient être en phase, alors que leurs vrais objectifs finaux, divergent.  

Si aujourd’hui on t’interviewe, c’est parce que ton expertise, ton savoir-faire et ton parcours nous inspirent. Si à ton tour, tu devais nous partager des profils inspirants, quel serait pour toi ton top 3 ?

Beaucoup de personnalités m’inspirent !  

J’aime beaucoup Mike Horn (sportif et aventurier Sud-africain), très utile je trouve lorsqu‘on veut se lancer dans une nouvelle entreprise. Je cite : « Pour se mettre en marche il suffit d’avoir 5% de réponses, les 95% restantes viennent le long du chemin. Ceux qui veulent 100% de réponses avant de partir restent sur place ».  

Je pense aussi souvent à ma rencontre avec Xavier Niel… Il était venu à Bordeaux et avait un programme de visites et rencontres très dense toute la journée, avec une dizaine d’entrepreneurs de Bordeaux : nous devions nous voir une heure, nous avons finalement discuté ensemble pendant plus de 3 heures !  

Je pense que c’est l’entrepreneur français le plus disruptif et ses résultats sont juste époustouflants ! Une entreprise partie de rien et qui réalise désormais des milliards de chiffre d’affaires avec des millions de clients plutôt fidèles… Quel exemple d’une voie nouvelle, possible et ambitieuse.  

Mon dernier exemple pourrait surprendre, car dans le domaine entrepreneurial, on va rarement le citer, mais je pense à Napoléon. Très inspirant pour la faculté que nous devons avoir à nous adapter, en toutes circonstances. Cette phrase est tellement inattendue et vraie : « Le grand art, c’est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système. »  

Crédits photos usinenouvelle.com

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